vendredi 11 mars 2011

Les négociations salariales chez Thales Communications, la CFDT débordée sur sa gauche.

Les négociations salariales chez Thales Communications, filiale du groupe Thales, se déroulent dans la difficulté. Mouvements sociaux, blocage de site, défilés revendicatifs sont aujourd’hui monnaie courante sur les différents sites de l’entreprise, et en particulier sur celui de Colombes. L’intersyndicale met la pression sur la Direction de l’entreprise qui, à bout d’arguments, se défend avec difficulté et sans beaucoup de conviction. Parti mi janvier d’une proposition d’augmentation de 1.8 %, les négociations sont arrivées aujourd’hui à 2.6 % et il semble que la Direction de l’entreprise soit au maximum de ce qu’elle peut accorder.
Pourtant, avec 2.6 % d’augmentation de la masse salariale, Thales Communications se trouve dans le top 3 des entreprises du groupe Thales, juste derrière Thales Alenia Space et Trixell. Alors pourquoi une telle grogne, pourquoi seule parmi les filiales du groupe Thales, les salariés de Thales Communications continuent-ils de manifester bruyamment un tel mécontentement ? Par qui sont-ils poussés ?
Les raisons en sont multiples. En premier lieu depuis plusieurs années la politique salariale n’est pas en ligne avec les résultats économiques de l’entreprise. Les salariés ont très nettement l’impression de servir de vache à lait et d’être les dindons de la farce en voyant passer sous leur nez les profits réalisés par Thales Communications. A cela s’ajoute une très mauvaise communication de la Direction de l’entreprise qui tente maladroitement de justifier l’injustifiable face à de fortes revendications des organisations syndicales.
Sur ce terreau, certaines organisations syndicales ont cru pouvoir engager un bras de fer avec la Direction, en particulier la CFDT qui espère bien récupérer à cette occasion une audience qui lui échappe après des élections professionnelles désastreuses fin novembre 2010 à l’issue desquelles elle a perdu 25 % de ses électeurs. Epaulée par la CGT et la CGT-FO, et devant la faible résistance d’une Direction aux abois, qui n’a plus rien à donner et ne sait pas gérer le conflit, ces trois organisations n’ont pas hésité à se lancer dans une grève dure, avec piquets de grève et blocages d’usine, allant jusqu’à prendre les salariés non grévistes en otages.
D’autres organisations comme la CFE-CGC et la CFTC, tout en soutenant les revendications salariales des personnels, se sont désolidarisées de ce type d’action.
Résultat, la situation est aujourd’hui totalement bloquée chez Thales Communications entre une Direction qui bien que n’ayant plus rien à donner campe sur ses positions tout en n’ayant pas le courage de mettre officiellement fin à la négociation et des organisations syndicales jusqu’au-boutistes totalement enferrées dans une voie sans issue.
La dernière rencontre entre les représentants des salariés et la Direction s’est révélée pathétique. D’une part, un délégué CFDT, complètement dépassé sur sa gauche par quelques ultras, et mendiant une ultime mesurette pour pouvoir ramener quelque chose aux salariés, histoire de faire une fin, et d’autre part une Direction incapable de siffler la fin de la récréation.
Des apprentis sorciers totalement impuissants face aux mouvements qu’ils ont eux-mêmes déclenché sans savoir les gérer.
Une perte sèche de plusieurs centaines de milliers d’euros par jour, un énorme gâchis dont les principales victimes seront en fin de compte l’entreprise et les salariés.

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