lundi 31 octobre 2011

Gestion de la crise

une autre voie est possible !

Sommet européen, déclarations du Président de la République, peut-on dire que la crise est résolue ? Pour la CFTC, les décisions prises au sommet européen représentent un début de solutions, mais certainement pas une réponse suffisante pour sortir de la crise. Elle s'interroge sur les conséquences des contraintes budgétaires annoncées et sur un possible risque de récession. La publication des mauvais chiffres du chômage en atteste. La CFTC tient donc à réaffirmer ses positions et ses propositions comme réponses à une gestion de crise à long terme. « Le sommet européen qui s'est déroulé mercredi, a débouché sur un accord historique qui colmate une brèche, mais reste insuffisant pour la CFTC » déclare Jacques Voisin.Pour la CFTC, l'accord prévu sur le rôle de la Banque centrale européenne, reste timide. La BCE doit avoir un rôle plus actif, et être un rempart efficace contre le risque de contagion systémique.La CFTC prône, également, la mise en place d'une réelle gouvernance économique et sociale européenne, ainsi qu'une harmonisation fiscale entre les États européens. Par ailleurs, malgré une augmentation du Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF), ses ressources restent insuffisantes (1 000 milliards d'augmentation, avec une capacité actuelle de 250 milliards d'euros) : or la dette cumulée des 5 pays sous tension, représente à elle seule 3 400 milliards d'euros !Pour la CFTC, les réponses aux conséquences de la crise au niveau national ne doivent pas s'inscrire dans des plans de rigueur successifs, pesant sur le pouvoir d'achat des ménages, mais passer principalement par :

- La mise en place d'une réforme de la fiscalité, avec :
· La mise à plat de toutes les niches fiscales, afin d'évaluer l'efficacité sur l'emploi de toutes les exonérations de cotisations sociales ;
· La taxation sur les opérations financières spéculatives ;
· Une répartition des efforts proportionnels à la capacité contributive de chacun, incluant une taxation des hauts revenus plus importante.

- L'emploi comme accélérateur de croissance :

Pour la CFTC, la priorité doit être donnée à la croissance et donc à l'emploi, en redonnant notamment du pouvoir d'achat aux ménages et aux familles. Avec une révision à la baisse de la croissance pour 2012, un risque de récession important, et 4, 441 millions de demandeurs d'emploi, la situation reste très inquiétante pour l'avenir !

Pour la CFTC, il faut :

· Mettre en place un bouclier social afin de protéger les plus fragiles des conséquences sociales de la crise (pauvreté, précarité, paupérisation...);

· Donner la priorité à l'emploi en renforçant notre tissu industriel pour améliorer notre compétitivité, en échafaudant une véritable politique économique et industrielle qui repose à la fois sur le court, le moyen et le long terme.

· Créer une provision pour risque social, consistant pour les entreprises à mettre en place un dispositif les conduisant à provisionner le risque social pour protéger davantage le salarié. Le fonds qui en résulterait permettrait de continuer à rémunérer les salariés lors de périodes de faible activité, voire de récession, au lieu de procéder à des licenciements et fermer de nouveaux sites.

« Consciente de la nécessité de trouver de nouvelles recettes pour rééquilibrer le budget et pour relancer la croissance et l'emploi, la CFTC restera très vigilante sur les mesures issues du nouveau plan portant sur les 6 milliards d'euros, annoncé par le chef de l'État. Elle n'acceptera pas des mesures qui reposeraient une nouvelle fois sur les ménages ! La voie de l'austérité doit être abandonnée » déclare Jacques Voisin.